Comme chaque année, Jésus s’apprête à monter au Temple de Jérusalem pour y fêter la Pâque, grande fête juive, dont le terme signifie Passage. Toujours pratiquée aujourd’hui par les Juifs, elle commémore la sortie d’Égypte par le peuple hébreu.
C’est donc pour célébrer cet événement que Jésus monte au Temple. Nous connaissons bien cet Évangile dit des « marchands du Temple » : les évangélistes en parlent tous les quatre, c’est dire si cet épisode les aura marqués. Nous méditerons aujourd’hui avec saint Luc sur trois phrases qui peuvent nous aider dans notre cheminement spirituel.
« Ma maison sera une maison de prière. »
Après avoir expulsé les vendeurs qui avaient envahi le Temple pour y accomplir du commerce, Jésus déclare très fermement : « Il est écrit : Ma maison sera une maison de prière. » Fidèle à l’enseignement des prophètes, Jésus cite ici Isaïe : « Ma maison s’appellera maison de prière pour tous les peuples. » (Is 56, 7) Il accomplit les paroles du prophète.
Jésus est intimement lié au Temple, il y a été présenté à ses 40 jours par ses parents à Siméon, il a enseigné aux docteurs de la Loi à l’âge de 12 ans : « Ne savez-vous que je dois être aux affaires de mon Père ? » Jésus s’y est rendu tant de fois avec ses disciples.
Dans cet Évangile, il fait du Temple sa maison. Jésus, par sa mort et sa Résurrection, est devenu le nouveau Temple, comme l’annoncent ses paroles : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » (Jn 2, 19)
Les églises catholiques aujourd’hui sont nos maisons de prière où nous pouvons adorer Jésus présent dans le tabernacle et, grâce à Dieu, elles ne sont pas des « cavernes de bandits », mais savons-nous en faire véritablement des maisons de prière ? Avons-nous bien conscience de la chance que nous avons de pouvoir y entrer librement dans chaque ville et chaque village de notre pays ? Avons-nous bien réalisé que chaque église est notre maison ? Savons-nous la respecter en veillant à aider nos curés à ce que chaque église reste un lieu de recueillement, où ceux qui entrent y trouvent une atmosphère qui les invite à la prière ? Osons-nous proposer dans nos paroisses des temps d’adoration et de louange personnelles et communautaires ? Demandons à l’Esprit Saint qu’il guide toutes nos initiatives pour que nos églises demeurent des maisons de prière.
« Le peuple tout entier, suspendu à ses lèvres, l’écoutait. »
Nous imaginons bien la scène : d’un côté, les grands prêtres, les scribes et les notables qui s’agitent ouvertement et secrètement pour faire mourir Jésus et de l’autre, le peuple écoutant Jésus, « suspendu à ses lèvres ». Les propos du Christ devaient être si incroyables ! Certainement doux, réconfortants, passionnants, confiants, nouveaux… Nous envions presque ceux qui ont pu l’écouter en son temps.
Serait-ce possible encore aujourd’hui d’être suspendu aux lèvres de Jésus ? Certainement oui, puisqu’Il EST : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28, 20)
Mettons-nous en sa présence : à l’église ou dans ma chambre, je lis un passage de la Bible, je prends un temps de silence, je parle à Jésus de mes joies, de mes peines, de mes questions, de mes doutes, de mes appréhensions, de mes désirs et je l’écoute, dans le silence, me parler. Il saura me répondre en s’adressant à mon cœur, il me donnera des signes au travers d’événements, de rencontres, de paroles reçues…
Plus je m’adresse au Seigneur et plus il me répondra jusqu’à ce que je ne puisse plus me passer d’être « suspendu à ses lèvres ».
« Et il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. »
Revenons un peu en arrière pour nous arrêter sur cette phrase qui passe un peu inaperçue mais qui est pourtant si importante : « Il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. » Elle nous rappelle l’attachement fidèle et régulier que Jésus entretenait avec le Temple. Tous les jours pour enseigner, ce n’est pas rien.
Que cet engagement invite tous les hommes et femmes d’Église à faire de l’enseignement leur priorité : les brebis ont besoin d’être guidées par leurs pasteurs, en se fondant sur l’Évangile, sur l’héritage des apôtres, toujours révélé aujourd’hui selon la succession apostolique.
Comprenons également l’importance de nous former. La religion catholique trouve sa source dans le Magistère et la Tradition, elle s’étudie en de multiples façons, en présentiel et maintenant en virtuel. Renseignons-nous dès à présent sur ce qui est proposé dans nos diocèses. Si nous voulons transmettre l’enseignement de l’Église aux générations futures, nous devons davantage le connaître pour mieux vivre notre foi, c’est aujourd’hui une absolue nécessité.